Sommaire
La grève dans les EHPAD existe bien -sûr. Mais elle est souvent concentrée sur un établissement, une maison de retraite. Une grève dans les EHPAD de cette ampleur est inédite.
Habituellement, ces professionnels sont silencieux. Habituellement ils ne font jamais grève. Mais depuis quelques mois maintenant des voix s’élèvent pour dire que notre société ne peut plus accepter cette façon de faire.
Au bord de l’asphyxie, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ont donc décidé, mardi 30 janvier, de mettre en place un mouvement de grève le plus puissant possible, réunissant à la fois personnels et directions.
Le problème n’est pas nouveau. La réforme sur la dépendance de 2007, faute de moyens, n’avait pas tenu un quinquennat, le président de l’époque Nicolas Sarkozy, ayant renoncé à son financement dès février 2012. L’essentiel des moyens provient aujourd’hui des cotisations salariales prélevées au titre de la journée de solidarité, créée en 2004, et de la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie, ponctionnée depuis 2013 sur les retraites imposables. Cependant comme comme pour l’ex-« vignette auto », les gouvernements ne résistent pas à la tentation de d’utiliser ces sommes récoltées au gré des urgences budgétaires.
D’après les chiffres près des tiers des personnels étaient mobilisés hier pour cette grève. « Le taux de mobilisation », en comptant grévistes déclarés et personnels assignés, a atteint 31,8%, et « le taux de participation » (hors personnels assignés) 10,3%, selon la Direction générale de la cohésion sociale, qui dépend du ministère de la Santé. La mobilisation concernait également les services d’aide et soins à domicile.
le gouvernement doit prendre la mesure de ce qui se joue actuellement dans nos EHPAD. Nous pourrions considérer que cette façon de traiter nos aînés c’est la façon dont les considérons, c’est la façon dont nous les regardons.
L’humanité, la décence nous impose une autre façon de faire. La grève a été soutenue par l’ensemble des syndicats, mais également des partis politiques et heureusement. Une forme d’unité nationale s’est organisée autour de ce mouvement. Mais analysons un peu plus le pourquoi de cette grève.
Les personnels soignants, accomapgnants dans les EHPAD expriment un ras le bol généraL En moyenne en france, le taux d’encadrement médian est de 0,57 avec une distinction importante selon le statut juridique : 0,64 pour les EHPAD publics contre 0,55 pour les EHPAD PNL. Ce taux est étroitement lié au niveau de GMP de l’établissement.
Les taux d’encadrement en personnel soignant restent insuffisants pour répondre aux besoins de soins requis par les personnes âgées hébergées en Ehpad. Ils ne sont que de 0,5 personnel pour 1 résident, alors que le plan solidarité grand âge préconise qu’ils augmentent à 1 personnel pour 1 résident. L’idée est bien entendu de se rapprocher du ratio en place dans le secteur du handicap.
Dans le secteur des EHPAD, la référence c’est le nombre de toilettes par soignant. Pendant cette période de grève nous avons entendu des chiffres :
Soyons clairs : qu’est-ce que cela veut dire en off 12 toilettes. Le soignant prend son poste, il aide aux petits déjeuners en général (quelques fois même il fait la distribution), puis ensuite il y a les toilettes. Les toilettes débutent en général à 09h00 (il faut laisser un minimum de temps aux personnes âgées …) et se terminent à 12h00. Ce qui veut dire que chaque personne âgée a le droit à 15 minutes pour sa toilette.
Si vous y parvenez en moins de quinze minutes : chapeau bas !!
Je vous propose maintenant d’imaginer une personne âgée, fragile, sans pathologie particulière, juste avec un ralentissement de ses actes de la vie quotidienne….
Ensuite je vous laisse réfléchir à une personne âgée dépendante, en fauteuil roulant,
Et enfin à une personne âgée très dépendante, alitée, et pour laquelle la toilette complète au lit est nécessaire….
Bien entendu le secteur a besoin de bras. Entendons cette demande légitime, juste et simplement humaine.
Mais ne nous arrêtons pas là car il serait tout aussi inhumain de mettre des bras sans formation. Les équipes ont besoin de prendre du recul. Elles ont besoin de temps pour se former, et apprendre à gérer les situations difficiles.
Donnons les moyens à ce secteur de travailler correctement.
Des formations qui peuvent vous intéresser :
Des articles à lire :