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Ce sujet est plus que délicat voire même tabou. Cependant, il est une réalité que les professionnels de la gérontologie ne viendront pas ici démentir. L’idée n’est pas d’établir un cliché sur cette situation, mais plutôt de la comprendre et ensuite de voir comment au domicile et en établissement il est possible d’accompagner les personnes âgées et leur entourage afin que cette odeur disparaisse et qu’ils ne soient plus victime de cette indélicate senteur.
Il faut toutefois être vigilant car chaque être humain est différent. Il ne s’agit pas d’une réalité pour toutes les personnes âgées. Car moi qui en aient côtoyées des milliers, elles n’avaient pas toutes cette effluve, et régulièrement, certaines sentaient très bon (souvent la lavande, ou l’eau de Cologne).
Dans cet article je ne vais aborder que la partie des personnes âgées qui en vieillissant malheureusement développent cette senteur un peu atypique. Cet article n’est pas un article scientifique et n’est issu que de ma petite expérience de quelques décennies en gérontologie. Mes arguments peuvent être complètement contredits car ils ne s’appliquent pas à toute la population des personnes âgées, et ne se posent pas du tout en vérité absolue.
Dans un premier temps comprendre pourquoi certaines personnes âgées peuvent dégager un parfum désagréable est nécessaire. La raison principale est bien évidemment liée au vieillissement. Notre corps et notre chimie évolue au fil du temps. Et cela nous n’y pouvons rien.
Toutefois voici les principales raisons peuvent expliquer cette senteur :
Voici ce que l’on peut lire dans l’article « Des odeurs et des âges » écrit par Nicoletta Diasio 1:
« L’imaginaire social qui associe à chaque âge son odeur corporelle n’est pas une prérogative de l’Europe moderne. Il traverse les sociétés contemporaines, il prend corps dans les crèmes pour bébés, dans les eaux de toilette pour adolescents, dans les fragrances qui, selon les goûts, les interlocuteurs et les cultures, font « vieux », « jeune », « mûr » ou « enfant ». À chaque âge son empreinte olfactive, et à chaque société le soin d’en définir les qualités. »
La vigilance est maître en la matière car le travail de notre cerveau permet trop souvent de manipuler la réalité et quelquefois de nous faire sentir ce qui n’est pas. L’odorat est associé à la vue la plupart du temps.
Toutefois une des odeurs les plus souvent attribuées aux personnes âgées reste bien celle de l’urine. C’est cette odeur qui peut être très forte, très persistante, et que nous pouvons penser avoir toujours dans le nez !
La mauvaise odeur de l’urine peut-être attribuée à plusieurs facteurs :
Elle est un facteur déclencheur de multiples désagréments, au-delà d’un problème de santé grave chez la personne âgée qui peut conduire au décès. La déshydratation peut causer des états confusionnels, des maux de têtes, des infections urinaires et bien d’autres choses encore.
Pour les professionnels et les aidants naturels, il s’agit souvent d’une lutte quotidienne afin de faire boire suffisamment les personnes âgées. L’hydratation est difficile.
Faire boire est une priorité à tout point de vue. Faire boire permettra que l’urine soit moins concentrée, et ainsi que l’odeur soit éventuellement moins forte.
Quelque soit notre âge, les aliments ont une influence sur l’odeur de l’urine. Les aliments comme les asperges, le poisson, l’oignon et l’ail ainsi que tous les aliments de type choux, choux-fleur donnent une odeur de soufre aux urines. Bien souvent une fois la digestion passée la mauvaise senteur disparaît.
Comme pour l’item précédent la médication va influencer les odeurs d’urine de toute la population. Mais il faut reconnaître que la médication des personnes âgées est souvent plus importante que les autres catégories de population. L’impact va donc être plus important.
Certaines pathologies comme le diabète ou liées à la prostate vont avoir des conséquence sur l’odeur des urines.
Comme vous pouvez le lire de nombreux facteurs impactent l’odeur corporelle, et environnementale des êtres humains, et notamment des personnes âgées. Notre société moderne met à l’écart ces mauvaises odeurs. Il me semble donc important d’aider ce qui en ont besoin a ne pas être mis à l’écart par ces mauvaises odeurs.
L’hygiène est bien évidemment un des leviers pour que les odeurs ne s’imprègnent pas. Mais il ne s’agit pas d’une hygiène pour que tout brille, mais une hygiène pour que la personne se sente bien.
La bonne utilisation des protections, et des changements réguliers de ces protections permettront que les effluves d’urine ne s’imprègnent pas régulièrement.
L’hydratation la plus adaptée possible permettra également de réduire les désagréments liés aux odeurs.
Et puis votre bienveillance, votre douceur dans la communication avec les personnes âgées sujettes à ces mauvaises senteurs vous permettront de les accompagner au mieux.
Je vous propose d’écouter également ce reportage sur France TV
1 : Source : Diasio Nicoletta, « Des odeurs et des âges », Ethnologie française, 2015/4 (N° 154), p. 665-676.
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