La relation d’aide ou de soin dans l’accompagnement

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La relation d’aide ou de soin dans l’accompagnement

La relation d'aide ou de soin dans l'accompagnement

La relation d'aide ou de soin dans l'accompagnement

Dans les secteurs médico-social, social et sanitaire la relation d’aide ou de soins est au centre de tout. La relation permet de construire un lien qui permettra au professionnel de mettre en place l’aide ou le soin pour lequel il est présent. La principale difficulté dans cette relation c’est de savoir si la distance est la bonne, si la distance est juste.

La relation d'aide ou de soin dans l'accompagnement

La relation d’aide : comment la définir :

La relation est d’abord une présence à l’autre, c’est “être là”. Ce concept se définit comme la capacité physique d’être là et la capacité psychologique d’être avec la personne. Il symbolise en même temps la force qui suscite la confiance et qui rassure, et la douceur que suppose une approche humaine et bienveillante.

La relation d’aide c’est tout d’abord une rencontre. Elle a un début, un continuum, une fin.
Cette relation s’inscrit dans un temps, a une durée, exige de l’engagement de part et d’autre. Elle a du sens pour le professionnel et pour l’individu. C’est un mode de communication, un échange verbal  ou non verbal qui permet, grâce à un climat de confiance de mettre la personne face à sa réalité.

C’est une démarche relationnelle qui s’apprend : cette phrase à toute son importance. Elle est quelque plus facile pour certains que pour d’autres, mais pas d’inquiétude elle s’acquiert au travers des expériences et de la pratique professionnelle. Elle se met en pratique grâce à un travail permanent sur soi et sur sa manière de gérer la relation entre vous et les personnes accompagnées.

Il est intéressant de s’attacher à l’étymologie des mots, à leurs origines. La relation d’aide contient :

  • Aide : Dès le XIIIème siècle, aide prend son sens moderne et désigne l’action d’aider, le soutien, le secours, et aussi la personne qui est chargée d’aider.
  • Relation, issu du latin relatio désigne le rapport d’indépendance entre 2 choses ou 2 personnes dans leur mode d’existence. Entre 2 personnes, on ne peut définir la relation qu’en montrant comment elle fonctionne.

La relation d’aide suppose donc interaction et interdépendance. A partir de ces éléments comment faire pour trouver l’équilibre nécessaire entre la relation trop fusionnelle et la relation trop distante.

La relation d’aide : quels grands principes ?

L’approche centrée sur la personne et l’écoute active :

Il n’est pas possible de parler de relation d’aide sans parler de Carl ROGERS et de son Approche Centrée sur la personne.

Pour lui :

“chaque individu est unique. Il détient au plus profond de lui sa propre vérité, sa vie et le tracé potentiel de son chemin, qu’aucune science du psychisme ne peut enfermer… Il peut accéder à ses ressources s’il se sent compris, accepté, non jugé.”

Le principe de cette approche est de se centrée sur l’autre et non plus sur son objectif ou sur soi. A l’appui de cette approche il faut compléter l’information par l’écoute active.

L’écoute active consiste à écouter l’autre attentivement et de façon non directive, tout en instaurant un climat de confiance, de respect et d’empathie avec son interlocuteur.  L’écoute active est un principe fondamentale pour la relation d’aide nous reviendrons plus tard sur le pourquoi.

Les postures issues de l’ACP et de l’Écoute Active créent le climat favorable. Dans un de ses ouvrages majeurs, Le Développement de la personne, Rogers précise que :

“Plus le sujet voit (dans la personne qui l’écoute) un être vrai ou authentique, empathique, lui portant un respect inconditionnel, plus il s’éloignera d’un mode de fonctionnement statique, fixe, insensible et impersonnel, et plus il se dirigera vers une sorte de fonctionnement marqué par une expérience fluide, changeante et pleinement acceptante de sentiments personnels nuancés. ».

Nous pouvons donc partir du postulat que la relation professionnelle adaptée sera basée sur ces trois éléments :
  1. L’AUTHENTICITÉ (LA CONGRUENCE),
  2. L’ÉCOUTE EMPATHIQUE,
  3. LE NON-JUGEMENT,​

La relation d’aide : une posture authentique, emphatique et non jugeante :

Comment définir chacun de ces trois éléments de l’écoute active dans la relation ?

L’authenticité :

Etre authentique est plus que nécessaire pour que la relation ne soit pas déséquilibrée. Etre authentique c’est tout simplement être convaincu par ce que vous dites. L’authenticité relève de la cohérence entre vos propos, vos mots et votre discours non verbal, le vrai fonds de votre pensée.

Par exemple si vous accompagner une personne dont le diagnostic vital est engagé, et dont la mort est proche, il n’est pas congruent de lui dire qu’elle doit prendre son traitement pour aller mieux ou pour guérir. Autre exemple vous accompagnez une famille dont les enfants ont été placés et vous leur dite que si tout est fait correctement ils récupèreront leurs enfants, alors même que vus savez que cela ne pourra pas se faire.

L’écoute emphatique :

L’écoute empathique, c’est écouter l’autre sans penser à ce que vous allez répondre. C’est écouter avec tout votre corps et pas seulement avec vos oreilles et votre cerveau.

L’empathie c’est la capacité de s’identifier à autrui dans ce qu’il ressent. L’empathie est une faculté humaine qui nous permet de comprendre autrui en identifiant son problème ou sa douleur. C’est donc le principe comprendre l’autre sans vivre l’émotion de l’autre (a sa place). Dans une approche empathique, j’utilise ma propre expérience et augmente ma conscience du monde par l’identification et la réflexivité consciente. Je complète mon vécu (expérience et émotions) par celui de quelqu’un d’autre : j’adopte un autre regard sur le monde pour et le fais mien temporairement. Je bénéficie de l’expérience de l’autre et en retire une connaissance plus complète de la réalité. j’élargis mon champ de conscience.

Par exemple : un ami vient d’être quitté par sa compagne.

L’écoute empathique consiste à  le comprendre, c’est à dire à l’aider à aller chercher ses ressentis, écouter ses peurs, c’est se mettre à sa place. 

On a plutôt souvent tendance à dire : “une de perdue, dix de retrouvées, elle ne te correspondait pas de toute façon…”​ Toutes ces phrases ne sont pas de l’écoute compréhensive ou empathique. 

Le non-jugement :

C’est s’en tenir aux faits et surtout ne pas interpréter, ni diriger la discussion en tentant d’orienter votre interlocuteur. Parvenir à ne pas exprimer de jugement c’est finalement le plus difficile. Nous souhaitons tous de donner des conseils basés pour « aider » quelqu’un qui aurait un problème. Mais surtout abstenez-vous et ne donnez pas votre avis. Il inclut trop souvent un jugement. L’autre doit se sentir écouté et compris. La personne accompagnée n’est pas venu vous voir pour être jugée, mais aidée et guidée.

La relation à géométrie variable :

Au final de la théorie à la pratique, il y a une marge. Tous les professionnels l’ont appris soit à leurs dépend soit au fur et à mesure de leur expérience. La bonne distance n’existe pas. Elle est à travailler à réajuster. La juste distance elle par contre est toujours possible. Elle se construit en fonction du contexte. Aucun principe dans la relation et la distance ne sont permanents et universels. Ce qui est universel c’est que l’autre est unique et moi aussi, donc chaque relation est unique.

Nous devons construire nos relation avec notre envie, et les besoins des personnes accompagnées. Il est important de nous faire confiance, et de ne pas avoir peur de l’autre pour entrer en relation. Sans véritable relation la distance sera là et elle ne sera ni bonne ni juste.

C’est pourquoi nous vous proposons de travailler sur la relation et la juste distance dans le cadre d’une formation ” oser la relation” Perpignan les 8 et 9 mars 2021.

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